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Firemagma Chapitre 24

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24) Désertion :


         Une limousine noire avalait des kilomètres à vive allure sur une route entourée de champs à la flore jaune, verte ou bleue qui baignaient dans un coucher de soleil orange. Cependant, le magnifique tableau que peignait le paysage laissa l’occupant assis à l’arrière du véhicule de marbre.
    McGregor, les bras croisés sur son torse musclé, regardait droit devant lui, le visage fermé et les yeux assombris tel que la couleur noisette de ses iris en devenait noir. Il repensait à tout ce qui c’était passé ces derniers jours et ce qui allait probablement se produire par la suite, en effet, il avait appris il y a une quinzaine de minutes qu’une troisième ville était tombée. Sa ville. Celle qu’il devait protéger. Après son départ un violent combat avait éclaté entre Zyvoid et le démon, occasionnant d’énormes dégât, forte heureusement uniquement matériel, pour se terminer par la victoire de l’être démoniaque.
    La culpabilité le rongeait à présent, il aurait voulu être aux côtés de Zyvoid, l’aider malgré ses interdictions, il aurait pu faire la différence se disait-il. Cela ne faisait que renforcer sa détermination à venir à bout de ce démon. Il l’avait déjà fait et il le referait.
    Mais il avait dû partir précipitamment, un besoin vital qui lui était apparu subitement car un autre sentiment le rongeait comme de l’acide, peut-être même pire que la culpabilité.
    Le regret.
    Zyvoid avait soulevé des faits qui l’avaient profondément perturbé, au plus profond de son être. Il ignorait certaines choses concernant son fils, peut-être même ses dernières paroles ou volontés, pire encore, l’ange avait avancé l’idée qu’on lui avait délibérément caché quelque chose. Le problème résidait principalement dans le fait qu’une seule personne était apte à filtrer ce genre d’information.
    Une immense enceinte blanche commença à se profiler à l’horizon. Une clôture d’une quinzaine de mètre de haut, surplombée de barbelés électrifiés, entourait le complexe sur un rayon de quelques kilomètres.
    Un soldat équipé d’une arme à énergie bleue était disposé tous les six mètres à des endroits très précis. En effet, le complexe avait été sécurisé par McGregor lui-même ; l’apparente fragilité de la clôture, à l’échelle d’un démon, était un leurre. Composées d’énergie bleue également, elle devançait des centaines de mines anti-personnel cachées sur le terrain, toutes faites de cette même énergie, de sorte qu’une seule et unique route était sans danger pour rejoindre les bâtiments.
    La barrière s’ouvrit d’elle-même à l’approche de la limousine qui franchit les derniers kilomètres pour se rendre à la base. Une fois le véhicule noir stoppé devant la structure principale, McGregor en sortit et, escortés de deux militaires, y pénétra à grandes enjambés.
    Se guidant instinctivement au travers des couloirs, qu’il connaissait par cœur, il s’arrêta devant une porte de bureau. Les deux soldats se postèrent autour tandis que le vieux général toqua avant d’y entrer, seul et sans attendre de réponse.
    Minerva, dans son uniforme militaire, était assise derrière son bureau. Lorsque McGregor entra elle ouvrit de grands yeux, visiblement surprise de le voir. On ne lui avait à aucun moment annoncé que le général en chef allait venir au quartier général ce jour-ci.

- Lucius ? Que fais-tu ici ?

    Le vieux général ne répondit pas tout de suite, il s’approcha avant de s’assoir, poser ses avant-bras massif sur le bureau et croiser ses mains. Son visage toujours aussi fermé mit la vieille femme mal à l’aise.

- Que se passe-t-il Lucius ? Il y a un problème ?
- A toi de me le dire.
- Je ne comprends pas, s’étonna-t-elle après quelques secondes de silence.

    McGregor baissa les yeux quelques instants et expirera longuement, puis plongea à nouveau son regard d’acier dans celui de Minerva.

- J’ai eu vent que l’on m’avait peut-être caché des choses sur Lucien, commença-t-il d’une voix calme, je suis donc venu vérifier cela par moi-même.
- Je…

    Minerva, incapable de finir sa phrase, venait de pâlir tout en détournant les yeux, incapable de soutenir le regard de McGregor.

- Pourquoi ? demanda-t-il sèchement, pour qui le comportement de son interlocutrice faisait office d’aveux.
- Je ne voulais pas… Alors que tu étais enfin revenu et que tout recommençait, je ne voulais pas te faire revivre ces mauvais souvenirs.

    Les mains de McGregor se crispèrent, blanchissant ses articulations de la main droite. Il dû mobiliser toutes ses forces pour rester maître de lui. Jamais il n’aurait levé la main sur Minerva, mais il ne voulait pas lui hurler dessus même si tout son être l’y poussait.

- Ce n’était pas à toi de décider. J’étais en droit de savoir, c’était mon fils… Autant que le tiens.
- Je sais… Comme je sais tout ce que tu as sacrifié pour le venger, et ce que tu serais prêt à faire…

    Avant qu’il ne puisse répondre, la vieille femme se leva, appuya sur quelques touches de son clavier numérique et présenta la chaise à McGregor.

- Mais si tu tiens à regarder, voir ce qui ont sans doute été ses dernière paroles, je te laisse faire.

    Le visage ravagé par la tristesse, Minerva contourna le bureau et quitta la pièce en faisant en sorte de ne pas croiser le regard de McGregor. À l’extérieur on put l’entendre ordonner aux deux soldats de partir, chose qu’ils firent, avant qu’elle ne s’éloigne elle-même.
    Le vieux général resta quelques instants immobiles, fixant l’arrière de l’ordinateur, avant de finalement contourner le meuble en acier et se positionner face au fin écran plat.
    Il était devant le blog tenu par son fils, déjà consulté par Océanne bien qu’il l’ignorait. Le côté sombre du site l’interpella légèrement, il trouvait que cela ne reflétait pas du tout son fils qui était bon vivant et toujours joyeux.
    Le vieux général lut les premiers articles en bougeant à plusieurs reprises sur son siège. Il s’adossait sur l’arrière, s’accoudait sur le bureau, croisait les mains ou se soutenait la tête. Il ne tenait pas en place.
    Ce qu’il lisait le perturbait profondément. Lui qui était toujours d’un naturel calme, posé et très réfléchit, perdait toutes contenances devant les dernière paroles de son fils. Son fils à qui il avait voué une vie de violence et de vengeance.
    Malgré l’ancienneté des articles, McGregor ressentit la confusion et détresse de son fils vis-à-vis des événements passés, ainsi que son incompréhension face à ce qu’il vivait. Événements que le général avait vécus personnellement pour avoir combattu à cette période. Son cœur se mit à battre plus rapidement lorsque les articles commencèrent à se faire plus personnels.


02 avril 2109 :
De nouveaux faits ce sont déroulés hier. Un homme aux cheveux rouges est arrivé en ville, éjectant des flammes au travers de son corps, hurlant après quelqu'un en le sommant de se montrer,
Mais c'est l'armée qui est apparut. Depuis ce moment je suis caché sur un toit, j'ai trop peur de bouger et qu'il me voit... Mais j'ai put voir ce qui c'est passé. Ces soldats qui avaient d'étranges armes, ils ont lutté et se sont fait massacrer...
J'ai peur, vraiment. Mon père est dans l'armée, cela aurait put être l'un d'eux... Je ne sais plus quoi faire.


03 avril 2109 :
Je suis toujours sur mon toit, incapable de bouger. L'homme aux cheveux rouge a été rejoint par un autre, aux cheveux bleus, ils mettent la ville à sac depuis ce matin. Je les ai entendu hurler après quelqu'un encore, parlant d'un dernier cristal.
Deux femmes ailés sont apparut à la suite, une blonde aux longs cheveux et une brune. Le ciel s'est surchargé d'éclairs violets et la nuit est tombée en pleine après-midi. Je crains que ce soit la fin tant l'air vibre...


05 avril 2109 :
Cela fait deux jours que tout est redevenu calme, mais les militaires évacuent la ville. Ceci sera certainement mon dernier message avant un moment... Mais je vais pouvoir rejoindre mon père et en apprendre plus.
J'espère en apprendre plus, mais par-dessus tout j'espère qu'il porte bien et qu'il ne lutte pas sur le terrain contre ces monstres. Je l'espère de tout mon cœur.
A bientôt.


    McGregor s'adossa à nouveau dans le fauteuil. Il n'y eu jamais de suite à ce site.
    Le convoi fut attaqué par le démon aux cheveux rouges pour ne laisser aucun survivant. McGregor le savait que trop bien, car à ce moment il luttait au côté de Zyvoid face à un autre démon. Aussitôt que la nouvelle lui était parvenu il avait tout abandonné pour aller venger son fils, chose qu'il avait réussi au péril de sa vie.
    Une seule et unique larme sortit de son œil gauche, après avoir rouler sur sa joue elle tomba pour s'écraser sur son bras d'acier céleste.

- Excuse-moi Lucien... murmura-t-il.

    De sa main droite il appuya sur l'écran afin de faire disparaître le site de son fils. C'est à ce moment que la phrase de Zyvoid le frappa de nouveau.
… tu en fait trop une affaire personnelles...

- C'est vrai... souffla le vieux général. C'est la deuxième fois que j'abandonne tout pour une affaire personnelle...

    Le visage de McGregor sembla se décomposer comme s'il venait de voir un fantôme. Il pâlit. Il se leva, fit les cent pas dans le bureau de Minerva avant de s’asseoir à nouveau. Accoudé sur le meuble en bois, la tête posée sur ses mains jointes, il resta pensif de longues minutes avant de fermer les yeux en relâchant un long et profond soupir.
    Tournant légèrement le siège il ouvrit un tiroir pour en retirer un stylo ainsi qu'une feuille.
    Plus d'une demi-heure s'écoula où il ne fit qu'écrire, réfléchissant à chaque mot, chaque tournure de phrase, chaque parole qu'il retranscrivait sur ce papier.
    Lorsqu'il eut terminé, il plia la feuille en deux afin de la glisser dans une enveloppe qu'il avait pris dans un autre tiroir, et surtout qu'il ne ferma pas. Il se leva tout en portant les mains vers ses distinctions de général.
    Comme s'il s'agissait d'un rituel sacré il retira chacune de ses décorations, l'une après l'autre, en les déposant délicatement sur le bureau pour ensuite enlever ses épaulettes de gradés.
    Lorsque sa chemise était devenu vierge il plaça chaque distinctions dans l'enveloppe et la ferma cette fois-ci. Il reprit son stylo en main et écrivit le prénom « Minerva » sur le devant avant de la mettre en évidence sur le bureau.
    Silencieusement il sortit du bureau et partit sur sa droite, à l'opposé de son arrivé. Tout en arpentant les couloirs, où il fit en sorte de ne croiser personne, il se plongea dans ses pensées, le visage beaucoup moins tendu qu'à son arrivée.

- Zyvoid... Tu avais raison, tu as toujours eu raison. Sauf sur un point.

    McGregor bifurqua  dans un autre couloir, puis entra en hâte dans une salle lorsqu'il entendit des soldats arriver. Ce cacher n'était pas une obligation, même sans ses distinctions tout le monde le connaissait, et c'était bien le problème. Il ne voulait que personne ne le voit, du moins pas avant qu'il ne soit partit. Lorsque les deux militaires furent passé il reprit son chemin, silencieusement.

- J'ai fait de ceci une histoire personnelle, à raison j'en suis convaincu, mais cela rentre par conséquent en contradiction avec ma profession...

    Le vieux général arriva devant une porte blindée surmonté de l'inscription « armurerie ». À sa droite se trouvait un petit boîtier où il tapa un code à huit lettres et passa ensuite sa main dessus. Un scanner vert fluo l'examina puis confirma l'autorisation d'accès.

- Je ne peux pardonner aux démons ce qu'ils ont fait au monde. Ce qu'ils m'ont fait. Mais je ne peux plus non plus agir en tant que militaire... Peut importe l'issue, ceci sera ma dernière bataille.

    La porte blindée s'ouvrit dans grondement sourd, dévoilant des dizaines d'armes à énergie bleue. McGregor entra dans l'armurerie en attrapant un sac à l'entrée, puis commença à prendre un arsenal et équipement bien précis, ne laissant rien au hasard. Une fois qu'il s'était servit, il quitta la pièce en prenant soin de refermer la porte, puis se dirigea discrètement vers la sortie, son sac sur une épaule.

- Je n'agirai donc plus en tant que militaire ou policier, mais en homme et père. J'agirai seul.


***
**
*



    Minerva se dirigea d'un pas lent vers son bureau. Cela faisait presque une heure qu'elle avait laissé McGregor dans son bureau, elle avait eu certes quelques détails à régler, mais elle avait également peur de croiser à nouveau le regard du vieux militaire. Elle regrettait de ne rien lui avoir dit sur leur fils, elle avait conscience qu'elle les avait tous deux perdu en même temps, donc elle avait juger, et le pensait encore, qu'elle avait bien agit. Cependant, McGregor l'avait encore plus mal prit qu'elle ne l'aurait pensée et, parallèlement, elle en souffrait bien plus que prévu.
    Arrivé devant son bureau elle ravala quelques larmes qui menaçaient de jaillirent et entra doucement dans son bureau. Surprise sans vraiment l'être, la vieille femme vit que le général n'était déjà plus là. Elle s'attendait à ce qu'il soit retourné sur le terrain, sitôt ses réponses trouvées, mais aurait tout de même espérer lui parler un peu avant son départ.
    Contournant son bureau en bois elle trouva une enveloppe qui lui était adressé, posé juste devant l'écran d'ordinateur éteint. Sans prendre le temps de s'asseoir elle l'ouvrit en hâte pour y découvrir toutes les décorations et distinctions de McGregor, mais aussi une lettre. Le cœur noué elle en entreprit la lecture.


Ma chère et tendre Minerva,

    Avant toute chose je te demande pardon. Pardon pour la manière brusque avec laquelle je suis venu te demander des explications, pardon pour ne pas avoir compris tes raisons.
    Lorsque j'ai appris ceci je me suis sentit blessé et trahit, à tord ou à raison je l'ignore, mais je comprends tes motivations, particulièrement en lisant les derniers mots de notre Lucien.
    Je te demande donc à ton tour de me comprendre. Alors que nous avons déjà perdu trois villes, sur quatre, j'ai légèrement perdu mon sang-froid en apprenant cette nouvelle. Mais cela ne m'excuse en rien. J'ai cependant pris conscience d'une chose, que Zyvoid n'a eu de cesse de me répéter, et que tu as sûrement dû essayer de me faire comprendre plus subtilement. Je fais de ceci une histoire personnelle. Pire encore, je me sert de l'armée afin d'assouvir ma vengeance personnelle. Je pense donc sincèrement que c'est ce qui dû te motiver à me cacher cela.
    Je viens de prendre ma décision. Par conscience professionnelle je ne peux plus agir en tant que militaire, raison pour laquelle je te remets mes distinctions. Elles te reviennent de droit. Mais malheureusement je ne peux oublier le passé, ni changer ce que je suis, ou ce pour quoi je vis depuis la mort de Lucien. Par conscience personnelle cette fois, je ne peux rester simple spectateur, c'est pourquoi j'agirai seul. Je ne sais pas jusqu'où je pourrai aller... Mais j'irai aussi loin que possible. J'arriverai peut-être à en tuer un, à nouveau.
    Voici toutefois mon dernier ordre ou conseil, à toi de voir, en tant que général. Fait évacuer toutes les villes, majeur ou mineur, puis envoi toutes les forces armées que nous disposons au centre même du continent. Cette guerre surnaturelle semble être la pire de toute, et tout se jouera à cet endroit.
Je termine cette lettre en te demandant à nouveau pardon. Pardon pour cet égoïsme dont je fait à nouveau preuve. À l'heure où tu liras ces lignes j'aurai sans doute quitter la base, et je te demande de n'envoyer personne à ma recherche.
    Je ne t'oublierai jamais.
Lucius McGregor.



    Minerva se laissa tomber sur son siège en pleure. Les mots de McGregor l'avait profondément touchés, cela faisait si longtemps qu'il ne lui avait pas ouvert son cœur ainsi, mais elle avait surtout saisit le sens caché de cette lettre.
    C'était une lettre d'adieu.
Ecrit-Histoire-Scénario © :iconfiremagma:

Retour des Chroniques après plusieurs mois d'absence, encore... Mais cette fois c'est le grand retour ! Je l'espère...
J'espère aussi que ce chapitre vous plaira =)
Dans mon dossier j'ai réussi à trouver une très belle écriture "manuscrite" pour la lettre, que je n'ai malheureusement pas pu retranscrire ici... DA a ses limites ^^"


Prochainement:


[...] Alors qu'il passait à côté d'une couche de neige plus haute que le reste, un angeroïde, à qui il manquait un bras, surgit de dessous pour se précipiter vers le géant. Avec une indifférence mortelle, Rockhirth l'attrapa par la gorge avant qu'il ne l'atteigne et trancha net l'être ailé avec son immense ache. Le sang mélangé à l'huile se répendit sur la neige, et gicla un peu sur le torse de Rockhirth qui regardait l'épaisseur blanche changer de couleur sur une surface de plus en plus large. Bien que cette vision aurait dû raviver un douloureux souvenir au colosse, il se contenta de lâcher le morceau d'angeroïde qu'il empoignait encore, et poursuivit son errance. [...]


25) La naissance d'un géant


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CaelaSephyra's avatar
Hanw évè Je m'attendais pas à ce qu'il parte... Tout part en vrille, et j'ai de plus en plus d'appréhension quant à ce qui va suivre-
Bon courage pour la suite mon Partenaire !